Régis

Q1: Comment as-tu fait évoluer ta pratique du conseil en stratégie en devenant indépendant ?
Ma pratique du conseil en stratégie s’appuie sur l’expérience et la formation acquises au BCG, et j’ai encore aujourd’hui beaucoup de gratitude pour ce socle dont j’ai pu bénéficier. Au début de mon parcours d’indépendant, j’ai perçu que l’absence de support d’une grande structure m’obligeait à consacrer plus de temps à des tâches un peu ingrates, mais me conduisait aussi à faire preuve de davantage de créativité. Et dans le contenu de mes livrables, j’allais vers des propositions plus marquées par une optique sur-mesure, moins préformatées. Au fil des années, j’ai porté une attention de plus en plus forte à la recherche d’un alignement de mes valeurs avec celles des entreprises clientes. Aujourd’hui, si je ne « sens » pas un client, je m’écarte, tandis qu’il y a dix ans, je pouvais faire l’effort de m’adapter à un environnement nocif pour ajouter une ligne à mon CV. Je suis de plus en plus exigeant dans le choix de mes clients, quitte à accepter des pertes de revenus (mais des gains en santé mentale sur le long terme !)

Q2: Quels sont, selon toi, les défis auxquels sont confrontés les indépendants aujourd’hui ?
Il y a de plus en plus de consultants qui souhaitent exercer comme indépendants, afin d’avoir une meilleure maîtrise de leur équilibre de vie personnel, et de disposer de temps pour d’autres activités en parallèle. Par ailleurs, les entreprises sont de plus en plus conscientes des bénéfices apportés par les consultants indépendants, et ce recours est facilité par les plateformes. Cependant, subsiste la difficulté d’obtenir dans chaque cas une bonne adéquation entre les besoins de l’entreprise et les profils disponibles. Les indépendants sont de plus en plus appréciés globalement, et sont aussi de plus en plus nombreux. Mais chaque indépendant est confronté à l’enjeu de la lisibilité de son positionnement. D’un côté la polyvalence des indépendants fait partie de leurs avantages qui leur permettent d’apporter une valeur enrichie à leurs clients. Mais d’un autre côté, les entreprises ont souvent besoin, pour faire leur choix, de se voir présenter des profils avec un positionnement spécifique clair. Toute la difficulté consiste pour les indépendants à faire valoir leurs expertises spécifiques, sans pour autant gommer la richesse de leur polyvalence, leur palette de compétences multiples.

Q3: Selon toi, quelles sont les qualités des indépendants les + plébiscitées par les clients?
A titre personnel, les feedbacks positifs que je reçois portent avant tout sur mes qualités relationnelles, ma capacité d’adaptation à différents interlocuteurs, mon attention aux personnes. En amont, le choix de mon profil s’effectue souvent sur l’association de compétences complémentaires, par exemple mon expérience en stratégie croisée à mon expertise en RSE, ou mon expérience en agroalimentaire enrichie par mon background entrepreneurial. Grâce à leurs vies parallèles, les indépendants combinent souvent des angles de vue différents, ce qui leur permet d’offrir à leurs clients une vision plus riche.

Q4: Qu’est-ce que ton statut d’indépendant te permet de faire en parallèle de tes missions ?
Pendant plusieurs années, mon statut d’indépendant m’a permis de nourrir mon goût pour l’entrepreneuriat, en participant à plusieurs aventures entrepreneuriales. Par exemple, La Chambre aux Confitures, Le droit pour moi et Magic Makers font partie des entreprises dans lesquelles je me suis impliqué. Cependant, depuis 5 ans c’est un tout autre domaine qui m’occupe en parallèle de mes missions : j’exerce la sophro-analyse, une méthode de psychothérapie à laquelle j’ai pris le temps de me former en 2014. J’ai besoin d’une certaine latitude dans l’organisation de mon temps, afin de mener tout cela de front : le statut d’indépendant est devenu pour moi une nécessité.